Dürer Albrecht.
Passionnante, en effet cette édition spéciale "Le Prado parle".
Pour la restauration des tableaux Adam et Eve de Dürer (voir billet antérieur, images des tableaux), le Museo del Prado et la Fondation Getty de Los Angeles ont travaillé en collaboration avec des techniques très sophistiquées.
L´ébéniste et la restauratrice nous ont expliqué les dommages que ces tableaux avaient soufferts, leur travail et aussi nous ont fait part de l´admiration qu´ils éprouvaient pour Albrecht Dürer, ce maître de la Renaissance allemande, utilisant des pigments d´une qualité suprême (par exemple, ce noir en fond de tableau qui donne tant de relief aux personnages, la couleur nacrée du corps d´Eve dûe à plusieurs couches de peinture alors que celle du corps d´Adam n´en possède qu´une couche...
Source Wikipédia. Albrecht Dürer, peintre allemand, graveur, mathématicien, illustre portraitiste (1471-1528), d´origine hongroise par son père, qui était orfèvre.
En 1512, il reçut une pension de l´empereur Maximilien de Hasbourg, avec titres de noblesse et devint peintre de la cour. A la mort de l´empereur Maximilien, il obtiendra une pension du nouvel empereur Charles Quint qui était aussi roi d´Espagne, Charles 1 er d´Espagne.
Voilà pourquoi ces tableaux sont propriété du Museo del Prado.
Source Wikipédia.Auguste Rodin commentait en 1912.
"Albrecht Dürer dit-on parfois a une couleur dure et sèche. Non point. Mais c´est un allemand, c´est un généralisateur : ses compositions sont précises comme des instructions logiques ; ses personnages sont solides comme des types essentiels. Voilà pourquoi son dessin est si appuyé et sa couleur si volontaire (...). En général, on peut dire que chez les artistes très réfléchis comme ceux-là (Holbein, Dürer) le dessin est particulièrement serré et la couleur d´une rigueur qui s´impose comme la vérité des mathématiques."
Johann Wolfgang von Goethe, en 1776.
"Ne rien sous estimer, ne rien tourner en ridicule, ne rien embellir, ne rien enlaidir, que le monde soit pour toi comme l´a vu Albrecht Dürer avec sa vitalité et sa virilité, sa force intérieure, sa fermeté."
Et en 1786, il commentait aussi :
"Ah, si la chance avait poussé Dürer un peu plus loin en Italie ! A Munich, j´ai vu quelques pièces éminentes de lui. Le pauvre homme comme il s´est fourvoyé à Venise en passant un contrat avec les curés, perdant ainsi des semaines et des mois. Comme en Pays-bas où il croit saisir sa chance en échangeant des oeuvres d´art merveilleuses contre des perroquets et où, pour s´épargner un pourboire, il fait le portrait des domestiques qui lui apportent une coupe de fruits. Un pauvre artiste comme lui me touche profondément, car au fond, c´est aussi mon destin sauf que je sais un peu mieux me venir en aide."
Dürer Albrecht. Young hare. 1502
Le monogramme de sa signature est parfaitement visible sur ce tableau.
Merci de nous offrir un brin visite. Quel magnifique autoportrait!
RépondreSupprimer"Comme en Pays-bas où il croit saisir sa chance en échangeant des oeuvres d´art merveilleuses contre des perroquets et où, pour s´épargner un pourboire, il fait le portrait des domestiques qui lui apportent une coupe de fruits": sans vouloir contredire Goethe, il y avait peut-être une autre raison que la pauvreté. En effet, un artiste, certes, a besoin d'un minimum pour survivre et il s'attache à son oeuvre, mais lorsqu'il a une idée en tête, rien n'est plus important que de se donner les moyens de la réaliser. Ne pourrait-on imaginer que la beauté ou l'intérêt que présentaient certains visages (ceux des jeunes domestiques, en l'occurrence) ait poussé Dürer à vouloir les représenter? On intériorise en dessinant, en peignant, car ce sont d'abord des opérations mentales et sensibles.
RépondreSupprimerAnne
Bonjour,
RépondreSupprimerje découvre votre blog grace à la blogosphère.
Merci pour tous ces renseignements sur ce peintre allemand .Je connais le musée du Prado si j'y retourne je ne manquerais pas d'observer ces tableaux dont certains ont été rénovés d'après ce que vous dites
A bientôt
Jocelyne artigue
depuis mon enfance je suis enthousiaste et admiratif du peintre.. merci de l'hommage!
RépondreSupprimerDurer était un artiste brillantissime, c'est un bonheur que tu nous y ramènes.
RépondreSupprimerJ'ai toujours admiré ses autoportraits dont celui ci. Je le trouve, même au travers des siècles, fort bel homme ! Sa façon de décrire et de graver, de dessiner ou peindre est un travail précis et trés documenté avec ce plus qui est le regard et l'humanisme de l'artiste ...
RépondreSupprimerL'analyse de Renoir est très fine, il est fort intéressant de présenter Durer comme un généralisateur, précis comme un théoricien, logique comme un scientifique de la peinture ! cela éclaire la lecture de son oeuvre d'un regard nouveau.
RépondreSupprimerEt Goethe qui s'attendrit sur le destin des pauvres artistes, dont il est, est assez savoureux !
Je crois que l'utilisation des pigments est l'une des clefs de la nuance en peinture.
RépondreSupprimerQuelle modernité chez Dürer !
"La couleur nacrée du corps d´Eve dûe à plusieurs couches de peinture alors que celle du corps d´Adam n´en possède qu´une couche...", quelle merveille, quelle inventivité !
Goethe, Dürer...des artistes chers à mon coeur depuis toujours.
RépondreSupprimerMerci pour ce billet...il faudrait être partout!
Bon dimanche.
Merci de votre passage et de vos commentaires intéressants,
RépondreSupprimerEncore un plongeon cette fois dans un livre d'aquarelles et de dessins cette fois chez Taschen.
RépondreSupprimerIls présentent l'art de Dürer comme l'apogée de la peinture à la sortie du Moyen-Âge.Sa maîtrise absolue du dessin rigoureux et d'une coloration sensuelle qui fascinent aujourd'hui comme de son temps.
Une autre façon de dire un peu les mêmes choses
Merci Françoise de te joindre à nous pour commenter.
RépondreSupprimerBonne soirée.
Belle oeuvre et en plus bel homme ! J'aime beaucoup l'étude des mains que tu as mise à droite, sur ton blog !
RépondreSupprimerBonne soirée Alba !
Le commentaire de Rodin sur cet immense artiste est passionnant Merci
RépondreSupprimerChère Alba, merci pour ces précieuses informations et ces très belles illustrations. Qui peut rester insensible devant l'oeuvre d'un si grand maître? ...
RépondreSupprimerBisous et très belle journée
Ah merci , j'aurais aimé être dans un coin avec vous, en plus j'aime beaucoup le lapin et le pissenlit, ils sont au Prado ???
RépondreSupprimerBonne soirée Chantal